Banches : ne minimisez pas les risques ! Accident grave en Guadeloupe en septembre 2021
Chaque année, plusieurs ouvriers perdent la vie sur les chantiers lors de l’utilisation de banches ou sont victimes d’un accident grave. Cette situation n’est pas acceptable alors que les risques et les mesures de prévention des risques de renversement sont connus et les solutions techniques existantes.
Des risques connus et récurrents
Des banches mal ou pas stabilisées (y compris en stockage), matériel incomplet, un coup de vent, un choc, … et c’est le renversement ! La proximité des salariés étant nécessaire à l’activité, le risque d’écrasement est réel avec une gravité potentiellement très importante.
Lors de l’utilisation des banches, des chutes de hauteur sont également observées lorsque les salariés se déplacent et travaillent sur la passerelle de la banche en l’absence ou par insuffisance de garde-corps. Dans les phases de lubrification des peaux de la banche, les ouvriers sont exposés au risque chimique. La lubrification par pulvérisation de produit entraine des risques d’inhalation des huiles de décoffrage ou de réaction cutanée ou allergique.
Le guidage à la main, le positionnement final réalisée à la barre à mine ou encore le serrage / desserrage des écrous, entrainent de nombreuses manutentions manuelles et efforts. L’absence de détensionneur aggrave ces risques. Les trappes sont souvent soulevées avec le casque et la tête entrainant des problèmes potentiels de vertèbres cervicales.
Enfin, les ouvriers sont exposés au bruit lors du serrage/desserrage des écrous en tapant dessus et la chaleur en été peut être accentuée par les peaux sombres des parois coffrantes.
Des solutions existantes
Depuis 2003, la Cnam avec les partenaires sociaux a rédigé et édité une recommandation sur la « Prévention du risque de renversement des banches sous l’effet du vent » (R.399) opposable aux entreprises. Elle indique les mesures de prévention d’ordre organisationnelle (choix du matériel de coffrage et de stabilisation, définition des zones de stockage...), technique (utilisation et précautions particulières des différents systèmes de stabilisation : ancrage arrière, contrepoids et couplage) et instructions pour les opérateurs et l’encadrement.
En complément, la recommandation « Livraison de matériaux et éléments de construction sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics » (R476) aborde l’organisation des zones de stockage.
Plus récemment, en 2018 le programme BTP de la Cnam préconise l’intégration de 5 TOP (Thèmes Opérationnels Prioritaires) pour les logements collectifs et bureaux par les maîtres d’ouvrages, ainsi que vers les acteurs de la maîtrise d’œuvre les coordonnateurs SPS et les entreprises réalisatrices.
La gestion des manutentions et des approvisionnements (thème n°2 et R476) et la mise en commun des moyens de protection collectives pour prévenir les chutes (thème n°1) concourent à la prévention des risques liés à l’utilisation des banches.
Enfin, l’Oppbtp a édité deux « fiches prévention » détaillant les solutions techniques : « connaître les précautions d’utilisation des banches » E3 F0112, stabilité des banches E3F011 : consultez le site de l'OPPBTP.
Par ailleurs, la norme NFP 93- 350 « Équipement de chantier - Banches industrialisées pour ouvrages en béton » de mars 2021 est disponible sur site de l’AFNOR.
INCONTOURNABLES
- Formaliser les modes opératoires : inclure la stabilisation, les conditions de désélingage, les conditions d’accès
- Former le personnel au matériel utilisé