Agir contre les addictions au travail
Les consommations occasionnelles ou répétées de substances psychoactives (alcool, drogues, médicaments…) peuvent mettre en danger la santé et la sécurité des salariés et être à l’origine d’accidents du travail. Les risques liés aux addictions doivent faire l’objet d'une démarche de prévention associant la mise en place de mesures collectives et la gestion des situations individuelles.
L’addiction correspond au désir puissant et permanent de continuer la consommation d’un produit malgré toutes les complications engendrées (santé, famille, relations sociales, travail…). Au sein de la population, il existe plusieurs modes de consommations de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues…) qui vont de l’usage simple (absence de complication immédiate) à la dépendance. Ces différents modes sont regroupés sous le concept de « pratiques addictives », ce qui permet d’aborder leur prévention de manière globale.
L’alcool, le cannabis et les médicaments psychotropes sont les substances psychoactives les plus consommées en milieu de travail.
Les pratiques addictives concernent un grand nombre de salariés. A titre d’exemples :
• d’après le Baromètre santé 2010 de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), 16,4 % des actifs occupés déclarent consommer de l’alcool sur le lieu de travail en dehors des repas et des pots. Les médicaments psychotropes et le cannabis sont les autres substances psychoactives les plus consommées en milieu de travail ;
• une enquête menée en 2009 par l’INPES, l’INRS et la SMTOIF (Société de médecine du travail de l’Ouest de l’Île de France) auprès de 750 médecins du travail rapporte que, sur les 12 mois précédant cette étude, 92 % des médecins du travail ont été sollicités par des DRH pour un problème d’alcool chez un salarié, 29 % pour un problème de cannabis.
Les consommations de substances psychoactives, même à faible dose, comportent des risques pour la santé et la sécurité des salariés de tous les secteurs d’activité. Ceci se traduit notamment par la survenue d’accidents du travail. Les pratiques addictives peuvent être liées à des facteurs relevant de la vie privée, mais également à des facteurs en lien avec le travail : port de charges lourdes, stress, travail en extérieur, pots avec alcool…
Aussi, au vu des niveaux de consommation parmi les actifs occupés, des conséquences et des liens pouvant exister avec le travail, l’inscription du risque lié aux pratiques addictives sur le document unique est nécessaire. La démarche de prévention collective, issue d’un travail pluridisciplinaire (employeur, représentants du personnel, service de santé au travail…), a pour objectifs, entre autres, de permettre à chaque salarié de réagir face à un collègue en danger, ainsi que de connaître ses droits et devoirs ; elle a aussi pour objectif de réduire le risque de consommation lié à certains facteurs en lien avec le travail.
source : www.inrs.fr