Prothésie dentaire et prévention du risque chimique
La fabrication de prothèses dentaires expose les salariés à différents polluants chimiques tels que des résines, des cires, des alliages métalliques, des produits de polissage…
Parmi eux, la silice cristalline retrouvée dans les matériaux de revêtement, les abrasifs ou les produits de polissage est particulièrement préoccupante car elle est cancérigène.
EFFETS DE LA SILICE RENCONTREE CHEZ LES PROTHESISTES DENTAIRES
Les poussières de silice cristalline peuvent induire une inflammation des voies respiratoires, des bronchites chroniques, une insuffisance respiratoire, un retentissement cardiaque (cf. tableau n° 25 des maladies professionnelles), mais aussi, une fibrose pulmonaire. Cette dernière est irréversible, invalidante et son évolution se poursuit même après la cessation de l’exposition.
POSTES EXPOSANT A LA SILICE OU AUX POUSSIERES SILICEUSES
Prothèses métalliques fixes et/ou Prothèses métalliques ou métallo-céramiques amovibles
Préparation du revêtement réfractaire
Démoulage après refroidissement Décapage à l’abrasif (sablage)
Préparation de la céramique par mélange poudre et eau
Rectification de la prothèse par grattage, meulage avec meulettes et pointes diamantées Revêtement cosmétique à base de poudre céramique
COMMENT AGIR ?
1 - Réduction de l'exposition
Recourir aux évolutions technologiques telles que la conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) permet de réduire les quantités de revêtement utilisées et l’exposition des salariés.
Utiliser des sachets pré-dosés de revêtement plutôt que du revêtement en vrac, employer des matériaux de revêtement, des pâtes à polir ayant une teneur en silice cristalline aussi faible que possible limitent l’exposition des prothésistes.
Privilégier les matériaux de polissage sans silice cristalline, l’utilisation de ponces plutôt que les pâtes à polir permet aussi de réduire l’exposition. Il est aussi recommandé de remplacer fréquemment l’abrasif de la sableuse (privilégier un abrasif à usage unique).
Proscrire l’usage de la soufflette et du balai afin d'éviter de mettre en suspension les poussières susceptibles d’être respirées.
Privilégier le travail à l’humide (démoulage des cylindres, meulage ou polissage des revêtements…).
Nettoyer quotidiennement à l’aide d’un dispositif d’aspiration avec rejet extérieur et /ou de linges humides, afin d’éviter l’accumulation de poussières sur les sols et les surfaces de travail,
2 - Conception des locaux et prévention collective
Dédier des locaux spécifiques pour les activités polluantes (mise en revêtement, de démoulage ou de sablage) pour éviter le transfert de la pollution entre les différentes zones de travail.
Installer des systèmes de captage avec rejet extérieur, sur les postes de travail des phases exposantes (préparation du revêtement, démoulage…). Pour rappel la ventilation générale à elle seule ne suffit pas comme moyen de prévention.
L’Assurance Maladie – Risques professionnels met à votre disposition la démarche Risques Chimiques Pros. Une démarche en quatre étapes à réaliser depuis votre espace privé sur ameli.risqueschimiquespros.fr
